Lieux de détente consacrés à la musique et à la danse autour d’un verre , les bals populaires ont longtemps marqué la culture occidentale. Les participants profitaient de l’occasion pour faire des rencontres et « socialiser ». Dans les décennies suivant l’après guerre, on y trouvait même souvent la partenaire de vie ou son futur conjoint. Ici, l’heure était d’abord à la dance, celles à deux le tango, les valses, etc… Et pour se désaltérer on privilégiait les boissons simples. Pas question de bouteille de champagne dans ces petit bals, ni de cocktails sophistiqués. Dans ses buvettes, on ne trouvait pas de quoi se ruiner. La bière, le rouge limé (coupé à la limonade), ou la marquisette tombaient alors à point pour se rafraîchir tout en s’enivrant un peu.
Organisés en principe en week-end, plus précisément les samedis soir, ces bals populaires ont connu, à travers les époques, de nombreux changements. Avec le temps, ils vont souvent finir par perdre leur attrait au profit des nouvelles places de fêtes en week-end : les discothèques. Retraçons ensemble la petite histoire des bals du samedi soir.
Au départ, musiciens et marchands de rue
Musiciens et marchands ambulants ont colporté le « chant de rue » dans les villes et villages anciens. Les origines des bals populaires remontent sans doute au Moyen-Âge avec les jongleurs et les baladins qui assuraient le spectacle sur les places des cathédrales, avant de commencer par se produire de façon permanente sur les ponts de Paris.
Pour les travailleurs, à la ville comme à la campagne, il fallait trouver un endroit libre et convivial où chanter, boire et danser, idéalement en soirée et à la fin d’une dure semaine de travail. Les bals du samedi soir deviennent un espace où on sort en amis, voire même en bandes. Ils auront aussi rapidement pour fonction d’être des espaces de rencontres permettant de faire la connaissance de différentes personnes et notamment du sexe opposé, et pourquoi pas de son conjoint ou sa conjointe.
Dans les années 1970-80, la consommation d’alcool dans les bals populaires a également contribué à créer des lieux très susceptibles aux bagarres entre alcooliques. Désoeuvrement, stress, testostérone, rivalités sexuelles ou territoriales, bandes rivales, la moindre étincelle fait éclater les bastons et les coups partent bien souvent. L’image des bals du samedi s’en est trouvée entachée, ouvrant grandement la porte aux discothèques apparues plus tôt dans les années 1960 et sécurisée au niveau de leurs entrées (ce qui, au passage, n’a pas toujours empêché les situations explosives). On parade, on se défie, à la danse au poing, on s’y mesure. Et malgré l’air des 80’s plus bon enfant l’atmosphère n’est pas toujours « disco sympa ». Une verre ça va, deux verres bonjour les dégâts.
L’essor des discothèques
Une discothèque, une boîte de nuit ou encore un nightclub est un lieu privé dansant et de loisir musical. Contrairement aux bals populaires, où n’importe qui pouvait s’y incruster, l’accès à une discothèque est contrôlé par un service d’ordre et réservé exclusivement aux personnes majeures. À côté de la piste de danse, est venu s’installer une cabine aménagée pour le DJ (Disc-Jockey) chargé de la sélection et de la diffusion de la musique. La possibilité d’accueillir un concert dans ce lieu constitue une autre particularité importante des discothèques même si la musique électronique y a, le plus souvent supplanté les petits groupes locaux du samedi soir. Les 80’s verront naître aussi les disco-mobile et les premiers « animateurs de soirée » sonorisés qui deviendront les DJ de demain.
Discothèques géantes, petites péniches clubs, même les campagnes finissent par avoir leur piste privée. Les grandes villes en construisent à leur périphérie et pour les boites de nuit les plus réputées, on fait quelquefois des kilomètres au risque de s’y voir refouler à l’entrée. Pourtant, même ces lieux qu’on pensait jadis immortels sont plus que jamais mis à mal. Les raisons du déclin des discothèques sont nombreuses. Celui-ci prend ses racines dans le chamboulement du tissu social des campagnes amorcé au début du 21e siècle avec notamment l’avènement d’internet. Les rencontres se virtualisent, les classes sociales se segmentent. Trop de tensions, trop de bruit ? Certains font le choix du virtuel. Aujourd’hui, la crise sanitaire du coronavirus et son lot de mesures restrictives (confinement, fermeture des places de fêtes, etc.) crucifient le secteur de l’évènementiel. Les seuls endroits de rencontre sont désormais réduits à l’école et à internet. Les boites de nuit sont à l’agonie.
Renouveau et petits bals dans nos campagnes
Malgré tout cela, les bals ne sont pourtant jamais tout à fait mort. Bal des Associations, Bal des pompiers, certains villes moyennes et villages les ont toujours maintenue et s’y sont accrochés. Il reste donc encore de ce tissu social d’antan où on peut s’amuser et danser. Ecouter quelques artistes locaux jouer de l’accordéon, boire un verre de marquisette. Avec les restrictions moindres en extérieur, les bals pourraient donc bien ne pas avoir dit leur dernier mot. Pour l’agenda de quelques événements et bals populaires en Ardèche, n’hésitez pas à consulter ce site toujours mis à jour : planète ardéchoise l’agenda des bals.